Le galant Maurin n’avait pas seulement la reputation d’etre le premier chasseur et piegeur du pays,–comme aussi le plus franc _galegeaire_ (ou moqueur et conteur d’histoires joyeuses),–mais encore il passait pour le plus beau coureur de filles dont on eut jamais entendu parler. On dit que tu les as toutes et je le crois bien, car tu es beau, courageux et fort, mais a partir d’aujourd’hui tu ne seras qu’a moi. . Parfait, Dominique passera pour lui, et s’il veut, il baragouinera l’espagnol; comment se nomme cet ami que vous attendez? –Charles de Meriadec. . Non! merci bien!.
Quant a vous, Leo Carral, je n’ai rien a vous recommander.
. Mais puisqu’il n’y a rien, dit Maurin, je n’aurai pas a tirer. Partons-nous? dit Miramon a Lopez.
Maurin pensait donc a Tonia plus que de raison, si bien qu’un jour il s’aventura tres proche de la maison forestiere. Le prince, homme fait maintenant, avait reflechi qu’il etait le dernier de sa race et qu’il etait urgent, s’il ne voulait pas que les biens et les titres de sa famille passassent a des collateraux eloignes, d’avoir un heritier de son nom; en consequence, il avait entame des negociations avec plusieurs familles princieres du pays, et a l’epoque ou nous sommes arrives, c’est-a-dire huit ans environ apres la mort de son frere, il etait fortement question du mariage prochain du prince avec la fille d’une des plus nobles maisons de la confederation germanique. Il m’aime! s’ecria-t-elle, en se levant toute droite; il serait possible? En ce moment un bruit de pas precipites se fit entendre au dehors. Ah bah! Ou est-il donc? –Tenez, la, dans ce rancho que vous apercevez d’ici, repondit l’officier en se penchant complaisamment vers le moine et en etendant le bras dans la direction qu’il lui indiquait. Nous sommes arrives, dit-il a voix basse, descendez de cheval, ici nous sommes en surete.
Au meme instant les cris de vive Miramon eclaterent de toutes parts. . Elle m’en donne du mal, cette terre, tantot trop molle, tantot trop dure!.